Contes métaphoriques

Contes métaphoriques

Lorsque l'on parle contes, il est d'usage de

penser aux contes merveilleux de notre enfance.

Ces contes merveilleux respectent une certaine

structure qu'il est certes très intéressante

d'utiliser dans la construction de contes

métaphoriques, qui sont catalyseurs de

changement.

 

En principe, on retrouve les mêmes

caractéristiques chez les héros des contes

traditionnels d'autrefois. Le héros ou le prince

reçoit un ordre de mission du roi, mission qui

permettra au héros de sauver le royaume.

Le héros ou le prince va rencontrer trois

personnages, qui vont l'aider à affronter trois

épreuves. A chacune des épreuves le héros ou le

prince ne devra ni se retourner, ni revenir sur

ses pas, s'il souhaite voir son objectif atteint.

Mais ce n'est qu'à la troisième épreuve qu'il

réussira à accomplir sa mission sans faillir.

A la fin de l'histoire, il délivrera une belle

princesse du haut de sa tour inaccessible, il

l'épousera... et... tout est bien qui finit bien.

 

Autrefois, on racontait ces contes merveilleux

aux enfants afin de les aider à s'endormir. Il est

vrai que les Inuits considéraient qu'un excellent

conteur était capable de raconter une histoire si

longue, que toute l'assistance devait s'endormir.

Et l'on raconte même, que ceux qui étaient

considérés comme les meilleurs des conteurs,

étaient capables de raconter des histoires qui

duraient trois jours. Il est vrai aussi que le conte

est un accès vers l'imaginaire, qui permet de

mettre en veille le conscient, afin d'accéder à

l'inconscient, qui est le gardien des rêves

nocturnes et des mémoires individuelles et

collectives. Mais l'objectif du conte

métaphorique est avant tout de permettre

à l'enfant ou à l'adulte, à qui le conte est

destiné, d'être en résonance avec les sensations,

les images, les sons que l'histoire suggère, car le

conte ne doit jamais imposer mais suggérer.

  

Pour que le processus intervienne, le

praticien doit lui même rentrer en résonance

avec l'imaginaire de son auditeur, afin de

pouvoir créer ou adapter une histoire qui aura du

sens pour cet auditeur et qui l'invitera à modifier

de lui même sa propre histoire de vie. Cependant,

le choix de l'histoire ne s'effectue pas en fonction

de données propres à la psychanalyse, mais en

fonction de l'émotion que cette histoire

provoquera chez l'auditeur. Et cette émotion sera

d'autant plus forte dès lors que l'histoire sera

racontée sous hypnose.

 

Ainsi, sans le triangle de résonance

conteur/auditeur, auditeur/ imaginaire,

imaginaire/conteur, l'alchimie du conte

métaphorique ne peut avoir lieu. Un conte

métaphorique n'a de valeur que si le conteur

ou praticien, à l'aide des outils dont il dispose,

accède à l'inconscient de son auditeur, afin de

conter une histoire, qui permettra à ce même

auditeur d'être lui même en connection avec ses

mémoires individuelles et collectives. Mémoires

grâce auxquelles le praticien conteur  pourra

construire au fil de la séance la structure de

l'histoire, qui conduira son auditeur vers un

mieux être et l'aidera à trouver sa solution.

 

La façon dont l'histoire est contée a aussi son

importance. Ceci est particulièrement vrai pour

les enfants, qui  atteignent facilement un état de

conscience modifié, par le biais du récit ou du

jeu, mais qui ont, pour la plupart d'entre eux,

l'habitude d'entendre des histoires racontées

dans les bibliothèques. Et bien que le conteur

praticien n'ait pas besoin de réaliser une

performance artistique dans le cas de contes

métaphoriques, il importe qu'il respecte au

minimum la façon de conter d'un conteur et pas

seulement celle d'un praticien en hypnose

éricksonienne.

L'émotion provoquée chez l'auditeur est d'autant

plus renforcée que le praticien conteur respecte

les différentes nuances de voix et d'intonation qui

permettent de maintenir suffisamment l'attention.

D'ailleurs, et bien que son objectif soit différent,

un excellent conteur peut provoquer tout autant

d'émotion auprès d'un public de spectateurs

(émotion sans laquelle le changement ne peut

avoir lieu) qu'un praticien en hypnose en

consultation.

 

Si les contes traditionnels font appel à

l'inconscient collectif, ils ont évolué au fil des

siècles, mais il subsiste toujours un lien entre les

héros de ces contes et les héros des films ou

bandes dessinées fantastiques et aussi des séries

TV. Ainsi les personnages de la célèbre saga de la

mythologie scandinave, "l'anneau des Nibelungen",

ont inspiré bien des artistes de tout temps et ont

même donné naissance aux superhéros de

l'univers de "Marvel". Dans ce cas, le destin de

l'humanité n'est plus lié au bon vouloir des dieux

créateurs, mais est entre les mains des superhéros

et des mutants. Si le dieu viking "Thor" est devenu

un personnage qui évolue entre les immeubles

d'affaire newyorkais et le Walhala, il reste

éternellement le gardien du pont arc en ciel,

qui permet de passer facilement du monde

terrestre au monde des dieux, donc du conscient

à l'inconscient ou du  monde réel au monde

imaginaire. Et "Siegfried" combattait le dragon à

l'instar des héros des films à succès, qui doivent

combattre des dangers souvent mortels et

vaincre les méchants.

 

Dans l'univers Disney, par exemple, on rencontre

toujours des histoires de princes et de princesses.

Ces histoires sont toujours appréciées des petites

filles, mais aujourd'hui ce sont les princesses qui

sauvent les princes. Le film "Raiponce" témoigne

de cette inversion des rôles des héros.

Quant aux histoires de ravissantes sorcières sexy,

elles font les délices des adolescentes

d'aujourd'hui. Et si nous sommes loin des

histoires romantiques qui berçaient les nuits des

jeunes filles d'antan, dans les deux cas l'héroïne

s'extirpe de situations inextricables et le récit se

termine presque toujours par une belle histoire

d'amour.

 

Ainsi les contes métaphoriques ne sont pas

uniquement destinés aux enfants, ou aux adultes

qui ont oublié de grandir, mais aussi aux

adolescent(e)s, car dans un univers où

l'impossible devient possible, les ressources

créatives se libèrent.

Et parce que les contes sont aussi un retour à

l'émerveillement, lorsqu'ils sont racontés sous

hypnose, ils permettent de lâcher prise et

d'accéder à notre immense sagesse contenue

dans notre mémoire ancestrale.

 

Retrouvez cet article sur le blog de la Montagne Magique

http://hypnose-et-maquillage.blogspot.com/ 

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